Évaluer ou photographier ?

Au cours de ma formation j’ai appris qu’il existait l’évaluation diagnostique, l’évaluation formative et l’évaluation sommative.

La première permet de savoir où en sont les élèves, la seconde de pointer ce qui a été compris/appris et ce qui reste à comprendre/apprendre. La dernière est celle qui clôt le temps d’apprentissage, pouvant parfois être vécue comme un couperet par les élèves selon la façon dont elle est mise en place. Je ne vous apprends rien bien sûr. Pourtant, l’énoncé de ce tryptique était obligatoire pour expliquer que dans ce que j’en ressens, le mot évaluation est trop connoté chez les élèves. À peine ce mot énoncé, la panique se fait sentir chez certains. On pourrait alors jouer avec les mots et simplement appeler ces trois étapes : diagnostique, point d’étape et ….. Je n’ai pas d’idée pour la dernière ! C’est bien normal car dans ma façon de faire, la dernière n’existe pas vraiment. Je m’explique.

Je prends l’image de la photo : avant, on faisait une photo et si elle était ratée, on ne pouvait la refaire. Aujourd’hui avec les APN, on peut la refaire autant de fois qu’il le faut !

Autrement dit, lors d’une évaluation sommative l’élève de collège peut se tromper. Pourquoi le priver de la possibilité de réessayer s’il le souhaite ? C’est ainsi que je conçois l’évaluation. Encore une fois je ne pense pas que ce soit révolutionnaire mais pour avoir pris le temps l’an passé de fonctionner ainsi, j’ai vu mes élèves beaucoup plus persévérants et dans la réussite.

On pourrait penser qu’il y a un vice dans cette façon de faire mais prenons un exemple : nous apprennons des chants par étapes. Chaque semaine un couplet, un refrain…puis au bout de quelques semaines vient le temps de l’évaluation. Si l’effort d’apprentissage a été fournit, l’élève évalué connaît le chant. Mais s’il n’a pas mémorisé toutes les paroles (pour des raisons autres qu’une difficulté évidemment), il est invité à repasser la semaine suivante. Seulement, me direz-vous, vis à vis de ses camarades, qui eux ont appris le chant pour le jour J, ce n’est pas « juste ». Peut être, mais l’élève qui doit repasser va devoir prolonger dans le temps, l’apprentissage du chant et fournir un effort supplémentaire  de travail. C’est en ce sens un effort de plus par rapport à ses camarades qui sont eux, délestés de la mémorisation de ce chant.

Au delà de l’exemple du chant, pour quelque évaluation qu’il soit, mon but exprimé aux élèves est qu’il réussissent tous. Je chercherais à tout mettre en œuvre pour qu’ils réussissent. Remédiations, entrevue en intercours, en fin de cours…

Force est de constater qu’à l’explication de cette approche en classe, bien plus d’élèves souhaitaient être évalués de façon spontanée, et en particulier ceux que « l’on ne voit pas », qui semblaient ne plus avoir « peur » d’essayer.

Rendez-vous dans quelques temps pour évaluer 😉 cette approche bienveillante ! Dont j’espère récolter de bons fruits.

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En passant

Merci Chef ! 5 iPad mini pour l’éducation musicale !

« Mon éducation musicale avec l’iPad » Un rêve ? C’est sûr ! Prophétique ? En effet !

Lorsque j’ai ouvert ce blog, mon positionnement était le suivant : ayant débuté l’enseignement avec l’iPad entre les mains, je pensais partager mon utilisation, côté prof donc, de cet outil en éducation musicale.

Seulement, dès les premiers billets, j’ai laissé transparaître que mon approche était plutôt « que ferais-je avec des iPads entre les mains des élèves ? ». Je transposais en effet mes activités réalisées en salle info sur de futurs et improbables iPads.

Ce qui n’était qu’un rêve, et ne semblait pas forcément pouvoir devenir réalité, était en fait prophétique !

Car nous avions le projet d’équiper le niveau 6e (100 élèves) d’iPad pour septembre 2013, pourtant,  suite à des complications de calendriers le projet fut reporté à septembre 2014. Déception mais…

Sur le budget qui m’était accordé en ce début d’année 2013-2014, j’ai proposé à mon chef d’établissement d’investir dans 5-6 iPads mini pour la matière. Cette idée fut acceptée avec beaucoup d’enthousiasme et de soutien de sa part, à tel point que si les budgets le permettent, il doublerait le nombre d’iPads acheté !

C’est pas beau ça ?

Alors quand Stéphanie De Vanssay demandait ce que les innovants, bricoleurs, originaux…désiraient maintenant : me considérant comme un prof qui essaie de se bouger plus qu’autre chose, je répondais du soutien. En plus de celui (très important) de mon chef. Du soutien aussi bien financier que pédagogique d’ailleurs (sans viser personne en particulier que l’on soit clair, mon IPR est tout à fait favorable à ces projets).

Alors, même si point de soutien supplémentaire ne se sont ajoutés, c’est bien celui de mon chef qui me permet aujourd’hui d’envisager « Mon éducation musicale avec l’iPad, pour les profs et les élèves ! ». Un blog qui était un rêve et qui prend vie.

Je ne peux m’empêcher faire mention de mes twitt’potes, si nombreux, sans qui je n’aurais pas eu l’idée de commencer petit et sans qui j’aurais surement perdu l’énergie et l’envie de continuer à enfoncer une porte difficile à ouvrir ! Mais cela fera l’objet d’un autre billet dans quelques mois.

Un dernier mot,

Merci chef.

En passant

Une app couteau suisse pour jouer de la musique sur iPad : ThumbJam

Après Figure par Propellerheads présentée ici, je vais vous parler de ThumbJam par Sonosaurus que j’ai présenté ici sur iPhonophile.fr. Un code à gagner comme pour Figure : foncez !

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Cette application est une merveille pour jouer, pas seulement créer mais bien jouer avec expressivité. Tout est mis en oeuvre (multitouch, shake, gyromètre) afin de faire vivre les notes. Une approche bien différente d’autres apps donc, qui sera tout à fait complémentaire avec d’autres apps de création mais également avec d’autres apps en direct puisqu’elle est aussi compatible Audiobus.

Enfin, elle inclut des capacités de jeu à plusieurs en Bluetooth ou en Wifi et la possibilité d’être utilisée en contrôleur midi.

Classe inversée en éducation musicale ? Une proposition

Voila une année scolaire que par petites touches j’ai cherché, élaboré, étudié, comment utiliser la classe inversée en éducation musicale. Pourquoi ? D’abord pour gagner du temps ! Comprenez du temps de musique dans mon cours. Car 1h d’éducation musicale hebdomadaire ne pèse pas lourd pour réaliser des projets musicaux aboutis. Dès lors, si l’on souhaite respecter le programme : inclure dans chaque séance de la production (chant, activités instrumentales), de la perception (écoute) et de l’histoire des arts/culture, il reste peu de place aux activités chronophages que sont la réalisation de projets musicaux (au sens large).

C’est dans cette perspective que la classe inversée propose une solution. Dans ma façon de l’utiliser, cette approche s’étale sur deux temps : découverte à la maison, application en cours.

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1. Découverte à la maison

Deux axes d’approche :

– a.) découverte d’une notion technique à la maison (par exemple le tempo, l’ostinato, la polyphonie…)

– b.) dispension de connaissances culturelles à la maison (présentation d’un compositeur, d’une œuvre, définition)

2. Application en cours

– a.) La notion technique sera perçue au travers des écoutes et produite au cours des activités musicales. Ainsi, les élèves viennent en cours avec une pré-connaissance de la notion que l’on va « vivre »  et approfondir musicalement.

– b.) Les connaissances à retenir et leur évaluation sont clairement identifiées dans le cours. Une évaluation sommative obligatoire est prévue en fin de séquence. Néanmoins cette évaluation est une photo, si elle n’est pas la bonne, on la refait ! Je parlerais de ma façon d’evaluer dans un autre billet.

 

Comment ?

Pour le temps de découverte à la maison, dans les deux cas (notion technique ou connaissances), les élèves répondent à un questionnaire en ligne et sur leur cours. Le questionnaire en ligne est accessible via un formulaire google dont le lien raccourci et le QRcode figurent sur le cours papier des élèves. Les élèves le renseignent et le valide (avec nom, prénom, classe) me permettant de suivre leur travail. Le cours ne contient que les questions dont les réponses seront à retenir.

Comme David Bouchillon – à qui j’ai emprunté l’idée – l’a signalé, la limite du formulaire google est l’impossibilité pour les élèves, de conserver leurs réponses en ligne. 

Pour le temps de cours, la correction des questions du cours est affichée, les élèves sont invités à soumettre leurs incompréhensions qui souvent, se résolvent grâce aux activités musicales (écoute et production).

Le temps habituellement consacré à la dispense du « cours » : définition, biographies…est maintenant disponible pour les activités musicales. Les écoutes en sont plus profondes, la pratique en est améliorée, le temps passé à l’élaboration des projets est augmentée.

Ce tableau ainsi dressė laisse rêveur mais je ne l’ai pas suffisamment mis en place pour que les fruits soient aussi beaux. C’est bien à partir de septembre 2013 que des séquences intégrales seront construites ainsi. L’an passé, ce fut quelques séances par ci ou là, me laissant entrevoir les bénéfices que j’ai décrit. Rendez-vous pris à toussaint pour faire un point !

Quel matériau ?

Faire le cours à la maison nécessite un contenu pédagogique de qualité. Trois voies se sont affrontées, utilisation de podcasts d’émissions de radio, compilation de vidéos glanées sur YouTube ou autre plateformes, création de vidéos.

C’est la dernière solution qui a récolte le plus d’enthousiasme auprès des élèves car ceux-ci ont davantage saisi la notion visée que dans les autres formules. J’ai donc essayé de créer plus de capsules (#pédagozeek) et j’espère continuer de façon plus régulière, mais quel boulot !

Je ne fais aucune conclusion pour le moment en ce qui concerne l’utilisation des autres ressources (podcast radio, vidéos pedagogiques ou non), la seule chose que je souligne est la difficulté de trouver du contenu de qualité, correspondant à mes attentes, libre et limitant les plateformes différentes de visionnage (je reviendrais sur ce point dans un autre billet également).

Accès au contenu

Pour ces expériences, les élèves avaient de nombreuses voies différentes pour accéder au contenu :

–  le contenant :  un site Google sur lequel les élèves trouvent la vidéo ou le podcast accompagné du questionnaire Google.

– l’Ent officieux : une note Evernote par séquence et par classe dans laquelle sont renseignées : le déroulement du cours, le cours annoté, les devoirs/liens vers les videos, les liens vers les playlists.

– l’Ent officiel : dans lequel n’est renseigné que le lien vers la note Evernote du cours (ENT officiel trop fermé, llimité, peu ergonomique, difficilement accessible via mobile…)

– le compte Twitter : renvoyant vers la note Evernote du cours

– la page Facebookrenvoyant vers la note Evernote du cours

En dernier lieu, en cas de dysfonctionnement matériel au domicile des élèves, ceux-ci étaient invités à réaliser le travail au CDI, à amener une clé USB sur laquelle je peux déposer les documents nécessaires à la réalisation.

Pour cette année, je ne relaierais pas les notes de cours sur le compte Twitter afin de ne pas le polluer d’infos inintéressantes pour nos followers !!

Limites ?

Au cours de ces quelques mois, la principale limite que j’ai rencontrée était le suivi (j’ai 18 classes…), parce que les élèves ne sont pas très friand du travail à la maison !

J’ose espérer que la mise en place profonde de cet enseignement pour l’année qui vient, avec des contenus plus précis et plus en rapport avec mes attentes poussera également les élèves à adopter la formule.

Après cette première semaine de rentrée, le fonctionnement semble être compris. Rendez-vous pour le prochain épisode !

Autorisation pour diffuser les créations (musicales) des élèves, informer sur la Twittclasse et la Classe inversée

Diffuser les oeuvres de nos élèves peut-être une pratique courante grâce aux TICE. Seulement, il n’est pas toujours aisé de trouver la législation adéquate !

Je partage donc un lien qui me semble être très complet. Il se présente sous la forme de questions-réponses, textes à l’appui : ici

Ensuite, sachez que Youtube a signé un accord avec la SACEM permettant à tout un chacun de publier des reprises d’oeuvres existantes. Ainsi, plus de soucis pour publier nos projets musicaux jusqu’à 2016 ! Consulter cet article. Celui-ci aussi contient des infos intéressantes.

Voici enfin le document qui a été distribué cette année à mes élèves contenant une information sur le projet Twittclasse et la classe inversée puis les autorisations de diffusions. J’y ajoute également mon adresse mail.

Autorisations photos vidéo voix création Twitter Flip Classe 2013 – Blog

Je peux le transmettre dans un format éditable également.